Etude des mécanismes d’atténuation naturelle par l’analyse isotopique des composés organiques
Résumé
Pour la dépollution d’ aquifères contaminés il est de plus en plus courant de faire appel à des méthodes in situ (atténuation naturelle ou stimulée) en suivant un critère prépondérant dans le concept d’atténuation naturelle surveillée, la dégradation. En effet, la dégradation microbiologique (biodégradation) et/ou la transformation chimique (dégradation abiotique) sont les seuls procédés qui engendrent une réelle élimination des polluants et donc, une réduction durable de la pollution. Cependant, il est difficile d’obtenir une preuve directe de l’efficacité d’un processus de dégradation. En général, le simple suivi des concentrations des polluants dans les sols et les eaux souterraines contaminés ne constitue pas un indicateur suffisant d’une dégradation naturelle. C’est pourquoi, l’analyse de la composition isotopique de chaque composé organique (compound-specific isotope analysis – CSIA) propose un moyen novateur permettant de savoir si une baisse de la concentration en polluants est causée par un simple processus de dilution ou s’il s’agit réellement d’une perte nette des polluants par dégradation (microbienne ou transformation abiotique). Dans des situations de contamination complexe, la CSIA offre ainsi un outil complémentaire aux méthodes conventionnelles (telles que l’identification et la quantification des polluants et de leurs métabolites, le bilan des accepteurs/donneurs d’électrons, les modélisations hydrogéologiques, ou les méthodes biologiques) et permet d’avoir une information rapide et concrète sur les processus de dégradation in situ et/ou sur l’origine d’une pollution.