Observations sur la lenteur de la sédimentation sur la pente orientale de la Sardaigne (versant du Canyon d'Orosei). - BRGM - Bureau de recherches géologiques et minières Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2011

Observations sur la lenteur de la sédimentation sur la pente orientale de la Sardaigne (versant du Canyon d'Orosei).

Résumé

Deux carottes KS02 et KS07 ont été prélevées à des profondeurs assez proches (1602 m et 1648 m) sur les versants du canyon d'Orosei, le long de la marge est-sarde, lors de la campagne "METYSS 2" (avril 2010, N/O " Téthys II "). Elles présentent des logs lithologiques assez comparables. Sur la base de 8 premières datations AMS du 14C, on constate des rythmes d'accumulation particulièrement faibles puisque les deux verticales de 2,50 m de longueur permettent d'enregistrer environ les 52 derniers milliers d'années, c'est-à-dire une vitesse à peu près trois fois plus faible que celle la plus lente enregistrée sur la marge algérienne. Les rythmes d'accumulation des deux carottes sont compris entre 6 à 21 cm /103 ans entre 50 et 30 000 BP, puis s'affaiblissent fortement après (1,5 à 3 cm /103 ans). Ces faibles accumulations sont attestées par l'épaisseur des couches oxydées au sommet de chaque colonne sédimentaire (15 cm en KS07 et 7 cm en KS02). Elles correspondent à une sédimentation hémipélagique où la faible fraction sableuse (4 à 12 % du sédiment entier) est principalement constituée par les tests de la microfaune surtout pélagique. Si les minima des teneurs en CaCO3 sont, dans les deux cas, de l'ordre de 15 %, les maxima s'approchent de 50 % dans le cas de KS02, mais ne dépassent pas 40 % dans le cas de KS07, différence pouvant être analysée en fonction de fluctuation des flux silicoclastiques. Il est à souligner que ces teneurs en CaCO3 de l'ordre de 50 % se situent parmi les concentrations les plus élevées enregistrées à ce jour, dans les sédiments hémipélagiques des pentes méditerranéennes. Si les rythmes de l'accumulation s'avèrent comparables à l'échelle globale des 52 derniers millénaires, il n'en est de pas de même à l'échelle des épisodes paléoclimatiques successifs. Ainsi en KS07, la sédimentation holocène (stade 1) se limite aux 15 cm supérieurs (en fait, les niveaux ocre au-dessus de la rédoxcline) alors qu'en KS02, ces dépôts holocènes atteignent 35 cm. Un constat inverse serait fait à hauteur de l'épaisseur du stade 2. Enfin, pour le stade 3, les rythmes seraient à peu près équivalents dans les deux carottes. Ces différences laissent supposer que les deux sites, malgré leur proximité, réceptionnent des flux terrigènes légèrement différents en fonction du temps et de l'espace. La distribution verticale de plusieurs bio et géo-marqueurs souligne ces différences. Aujourd'hui, la modestie des flux terrigènes sur la plateforme se traduit par la transparence des eaux et une forte accumulation photosynthétique (notamment posidonies et lithotamniées).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00657313 , version 1 (06-01-2012)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00657313 , version 1

Citer

Gaël Lymer, Pierre Giresse, Virginie Gaullier, Isabelle Thinon, Lies Loncke. Observations sur la lenteur de la sédimentation sur la pente orientale de la Sardaigne (versant du Canyon d'Orosei).. 13ème Congrès Français de Sédimentologie, Nov 2011, Dijon, France. ⟨hal-00657313⟩
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