Caractérisation d'un biofilm de bactéries As(III) oxydantes lors du traitement biologique d'eaux arseniées en bioréacteurs à lit-fixe
Abstract
Les effets nocifs de l'arsenic sur la santé humaine rendent nécessaire le développement de technologies efficaces et peu couteuse pour éliminer cet élément des eaux potables, ainsi que dans les aquifères polluées et dans les effluents miniers (Wang et Zhao, 2009). La limite maximale admissible dans les eaux destinées à la consommation humaine a été fixée à 10 µg/L par l'Organisation Mondiale de la Santé. Une unité de traitement biologique d'eaux potabilisable faiblement arséniée (As< 50µg/L), couplée à une unité de piégeage de l'As en sortie du bioréacteur, a été mise en œuvre sur un site réel afin d'étudier la robustesse du bioprocédé en conditions réelle. Ce bioréacteur à lit fixé a été préalablement ensemencé par une souche bactérienne As(III) oxydante autotrophe (Thiomonas arsenivorans) (Battaglia-Brunet et al., 2002) puis alimenté par l'eau issue du forage dans des conditions de température ambiante (15-17°C). Le suivi du développement du biofilm As(III) oxydant au cours du traitement biologique, par la recherche des gènes codant l'ARNr 16S et une arsenite oxydase (aoxB), a montré une colonisation par des bactéries endogènes de l'eau à traiter. Le rendement d'oxydation de l'étape d'oxydation biologique est compris entre 88 et 100 % avec des concentrations résiduelles en As en sortie du procédé complet (oxydation biologique + piégeage) inférieures à 1 µg/L, qui sont très encourageants pour une application industrielle.